Par Tony Fournier, psychologue de la santé Clinique Reliance
COVID-19 La santé mentale c'est la santé physique... et l'inverse est aussi vrai!
Si vous cherchez dans Google «impacts COVID-19 et santé», vous obtiendrez des conséquences directes et immédiates du virus sur l'organisme OU les impacts psychologiques du stress liés à l'adaptation au virus et au confinement. Très peu d'informations toutefois sur les effets collatéraux de ce vécu psychologique sur l'état de santé globale, à moyen-long terme. Pourtant, il y a en aura...
Urgence. Premier réflexe: s'occuper de l'intégrité physique de la population. C'est ce que les gouvernements s'affairent à mettre en place. Sauver des vies. Prendre les mesures nécessaires pour préserver au maximum la santé physique des plus vulnérables, et à raison. Oui, il faut éteindre les feux dans les milieux où «la paille abonde». Pendant ce temps, toutefois, se joue en arrière-scène toute une panoplie de problématiques qui commencent à attirer l'attention et dont il faudra s'occuper intelligemment. À titre d'exemples, les décès dans la solitude. Que fait-on de nos aidants naturels et de leur place auprès des aînés? Que fait-on aussi des accompagnateurs aux traitements de chimiothérapie? Et la sortie publique des soignants en pédiatrie sociale qui s'inquiètent de nos enfants! Que fait-on de nos enfants socialement et psychologiquement vulnérables dans cette crise? Ces enfants qui composent la société d'aujourd'hui et de demain...
On sait que les stratégies pour faire face au stress via des comportements inadaptés ont des conséquences directes sur la santé. Les mauvaises habitudes de vie comme par exemple fumer, boire, être inactif physiquement, trop manger ou mal manger affectent la santé physique et sont propices à se potentialiser lorsque l'on est sous tension (Ex. en confinement). Cela est reconnu par nos gouvernements qui injectent une partie des budgets en prévention. Mais cette vision de la santé demeure encore trop mécaniste (et basée sur les comportements) et fait en sorte que l'on ne s'occupe pas suffisamment, dans une vision préventive à long terme, des dommages sur la santé physique et global du vécu traumatisant éprouvé et ressenti par et dans le corps. Violence physique et psychologique, abus sexuels, négligence, contrôle, manipulation, dévalorisation gardent le corps en hypervigilance, font développer chez les victimes, enfants, adolescents et adultes, des mécanismes de survie car le vrai stresseur ici n'est plus la COVID. Sans même parler des dommages causés par un stress post-traumatique non-traité, un état de stress qui devient chronique dans l'organisme a des effets délétères connus de la science. La psychoneuroendocrinoimmunologie les étudie depuis plus de 30 ans! Le stress prolongé peut être déclencheur de différentes maladies liées au système digestif et intestinal ainsi qu'aux maladies cardiovasculaires. Un stress intense et prolongé peut également déclencher l'expression de gènes. L'épigénétique est cette nouvelle discipline qui étudie la manière dont l'environnement (nutrition, ondes électromagnétiques, pollution, événements stressants) affecte l'organisme et le développement de ses cellules.
Loin de moi le désir de vous alarmer encore plus ou de vous culpabiliser. Le contexte est loin d'être simple, ni même les décisions à prendre. On fait de son mieux. Reconnaissons toutefois simplement que chacun peut déjà être témoin, en dehors du contexte de cette crise, dans son quotidien, de ce genre de manifestations du stress: Insomnies fréquentes, tensions musculosquelettiques, haute tension artérielle, troubles digestifs, vertiges, perte de tonus dans certains membres, migraines, douleurs chroniques ou neuropathiques non-expliquées sont tous des signes pouvant représenter un niveau de stress (émotionnel) trop élevé et non-assimilé par l'organisme; ce que tout psychologue clinicien voit passer dans son bureau.
Non seulement la santé mentale affecte la santé physique et la santé physique affecte la santé mentale mais la santé mentale est dans la santé physique et la santé physique est dans la santé mentale. Dit autrement, cessons de séparer le corps et l'esprit. C'est ce à quoi nous aurons à faire face comme problématiques dans le post-COVID pour les semaines, les mois et années à venir dans notre population: la détresse psychologique exprimée mentalement et ... corporellement!
Tomberons-nous encore une fois dans le piège d'uniquement traiter les troubles de santé qui découleront de cette crise (bien qu'il le faille) ou l'utiliserons-nous aussi pour revisiter notre définition de la santé dans une perspective plus sociale et communautaire, plus systémique et intégrative afin de poser en amont les actions cohérentes à cette nouvelle vision? Multiples études scientifiques documentent déjà les déterminants et facteurs de protection psychosociaux sur la santé globale, notamment l'influence importante des relations sociales et affectives de qualité sur notre biologie et son immunité. Quand les prendrons-nous en compte de manière aussi importante que les subventions nécessaires à l'appareillage médical ?
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COVID-19 La santé mentale c'est la santé physique... et l'inverse est aussi vrai!
Si vous cherchez dans Google «impacts COVID-19 et santé», vous obtiendrez des conséquences directes et immédiates du virus sur l'organisme OU les impacts psychologiques du stress liés à l'adaptation au virus et au confinement. Très peu d'informations toutefois sur les effets collatéraux de ce vécu psychologique sur l'état de santé globale, à moyen-long terme. Pourtant, il y a en aura...
Urgence. Premier réflexe: s'occuper de l'intégrité physique de la population. C'est ce que les gouvernements s'affairent à mettre en place. Sauver des vies. Prendre les mesures nécessaires pour préserver au maximum la santé physique des plus vulnérables, et à raison. Oui, il faut éteindre les feux dans les milieux où «la paille abonde». Pendant ce temps, toutefois, se joue en arrière-scène toute une panoplie de problématiques qui commencent à attirer l'attention et dont il faudra s'occuper intelligemment. À titre d'exemples, les décès dans la solitude. Que fait-on de nos aidants naturels et de leur place auprès des aînés? Que fait-on aussi des accompagnateurs aux traitements de chimiothérapie? Et la sortie publique des soignants en pédiatrie sociale qui s'inquiètent de nos enfants! Que fait-on de nos enfants socialement et psychologiquement vulnérables dans cette crise? Ces enfants qui composent la société d'aujourd'hui et de demain...
On sait que les stratégies pour faire face au stress via des comportements inadaptés ont des conséquences directes sur la santé. Les mauvaises habitudes de vie comme par exemple fumer, boire, être inactif physiquement, trop manger ou mal manger affectent la santé physique et sont propices à se potentialiser lorsque l'on est sous tension (Ex. en confinement). Cela est reconnu par nos gouvernements qui injectent une partie des budgets en prévention. Mais cette vision de la santé demeure encore trop mécaniste (et basée sur les comportements) et fait en sorte que l'on ne s'occupe pas suffisamment, dans une vision préventive à long terme, des dommages sur la santé physique et global du vécu traumatisant éprouvé et ressenti par et dans le corps. Violence physique et psychologique, abus sexuels, négligence, contrôle, manipulation, dévalorisation gardent le corps en hypervigilance, font développer chez les victimes, enfants, adolescents et adultes, des mécanismes de survie car le vrai stresseur ici n'est plus la COVID. Sans même parler des dommages causés par un stress post-traumatique non-traité, un état de stress qui devient chronique dans l'organisme a des effets délétères connus de la science. La psychoneuroendocrinoimmunologie les étudie depuis plus de 30 ans! Le stress prolongé peut être déclencheur de différentes maladies liées au système digestif et intestinal ainsi qu'aux maladies cardiovasculaires. Un stress intense et prolongé peut également déclencher l'expression de gènes. L'épigénétique est cette nouvelle discipline qui étudie la manière dont l'environnement (nutrition, ondes électromagnétiques, pollution, événements stressants) affecte l'organisme et le développement de ses cellules.
Loin de moi le désir de vous alarmer encore plus ou de vous culpabiliser. Le contexte est loin d'être simple, ni même les décisions à prendre. On fait de son mieux. Reconnaissons toutefois simplement que chacun peut déjà être témoin, en dehors du contexte de cette crise, dans son quotidien, de ce genre de manifestations du stress: Insomnies fréquentes, tensions musculosquelettiques, haute tension artérielle, troubles digestifs, vertiges, perte de tonus dans certains membres, migraines, douleurs chroniques ou neuropathiques non-expliquées sont tous des signes pouvant représenter un niveau de stress (émotionnel) trop élevé et non-assimilé par l'organisme; ce que tout psychologue clinicien voit passer dans son bureau.
Non seulement la santé mentale affecte la santé physique et la santé physique affecte la santé mentale mais la santé mentale est dans la santé physique et la santé physique est dans la santé mentale. Dit autrement, cessons de séparer le corps et l'esprit. C'est ce à quoi nous aurons à faire face comme problématiques dans le post-COVID pour les semaines, les mois et années à venir dans notre population: la détresse psychologique exprimée mentalement et ... corporellement!
Tomberons-nous encore une fois dans le piège d'uniquement traiter les troubles de santé qui découleront de cette crise (bien qu'il le faille) ou l'utiliserons-nous aussi pour revisiter notre définition de la santé dans une perspective plus sociale et communautaire, plus systémique et intégrative afin de poser en amont les actions cohérentes à cette nouvelle vision? Multiples études scientifiques documentent déjà les déterminants et facteurs de protection psychosociaux sur la santé globale, notamment l'influence importante des relations sociales et affectives de qualité sur notre biologie et son immunité. Quand les prendrons-nous en compte de manière aussi importante que les subventions nécessaires à l'appareillage médical ?
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